Valeurs Actuelles - Jeux olympiques 2024 : Le Béret français fournisseur officiel, indissociable du savoir-vivre national
Après avoir répondu présente lors de la Coupe du monde du rugby en 2023, la société de Bayonne a été sélectionnée pour faire partie des fournisseurs officiels des Jeux olympiques. Une manière de porter la flamme olympique d’une production nationale.
« Notre ADN, c’est de partager notre savoir-faire », reconnaît Nathalie de Mauduit, directrice du Béret Français, alors que les enfants d’une école primaire de la région viennent juste de quitter l’entreprise, après une visite mouvementée et bruyante. D’ici quelques mois, cette société qui a vu le jour en 2012 (et dont la production a débuté un an plus tard le temps d’acheter et de mettre au point les machines à tricoter la laine), grâce à la ferme volonté de Rodolphe Grosset de faire rayonner le made in France, va partager cet ADN à une autre échelle, cette fois-ci planétaire. Le Béret français est, en effet, un des fournisseurs officiels des Jeux Olympiques de 2024.
Un sacré défi pour cette PME de Bayonne, auquel elle se sent parfaitement capable de répondre car ce n’est pas la première fois qu’elle est sélectionnée pour un grand évènement à la renommée mondiale : « les organisateurs de la Coupe du monde de rugby de 2023 sont venus nous voir pour nous proposer d’être partenaires, se rappelle Nathalie de Mauduit, directrice du Béret français. Pour la Fédération française de rugby avec qui nous avons signé une licence officielle de deux ans, nous avons créé un produit spécial, avec une couleur, le bleu de France. Parce que nous nous sentions capables de répondre au défi olympique, nous avons répondu à l’appel d’offres lancé par les Jeux. » La société rappelle aussi que lors de la crise sanitaire, elle a su répondre, au pied levé, à une commandes importante de masques pour la mairie de Bayonne, quitte à commencer tôt le matin, terminer tard le soir et travailler le week-end.
Aujourd’hui, il ne reste plus que trois fabricants dans l’hexagone
De quoi remplir le carnet de commandes de la société (cela représentera plusieurs dizaines de milliers de bérets supplémentaires). Cela dit, le Béret Français connaissait déjà une progression exponentielle car depuis quelques années, le béret, produit chargé d’affect, fait un retour fracassant, des Taïwan aux USA. Sa production, en France, avait mise à mal avec la fin du service militaire et la baisse du nombre d’agriculteurs : « c’était le couvre-chef du monde agricole », rappelle la directrice du Béret Français. Mais le béret s’est aussi beaucoup féminisé avec de nouvelles couleurs et est devenu un accessoire de mode pratique et indissociable du savoir-vivre à la française. Aujourd’hui, il ne reste plus que trois fabricants dans l’hexagone.
Une production (100 % pure laine) locale et artisanale (même si elle s’est mécanisée grâce à des machines à tricoter) qui prend, au bas mot, cinq jours par béret : « Elle est complexe : entre les différentes étapes, tricotage, vérification, feutrage, enformage, vérification du cabillou, séchage et rasage, il faut compter une semaine pour fabriquer un béret », calcule Nathalie de Mauduit. Résultat, de nombreux modèles déclinés en 24 couleurs (c’est la laine qui est teinte et non le béret, comme c’est le cas avec des modèles venant de l’étranger), vendus entre 30 euros et 47 euros pour la version premium, et en particulier le Béret Mode, avec son cabillou rouge. Les versions spéciales Jeux olympiques (I love Paris 2024 et un avec la mascotte Paris 2024) seront proposées à un prix moyen de 35 euros. A J-100 des Jeux olympiques, les semaines s’annoncent bien chargées.
Par Frédéric Paya
Publié le 17 avril 2024 à 12h00 Mis à jour le 16 avril 2024 à 16h49